LES PRINCIPALES IMPLANTATIONS D’USINES DE BATTERIES EN EUROPE
La fabrication de batterie en Europe est lancée avec plus de 1 000 GWh installés à l’horizon 2030.Domaine dominé par les Asiatiques, de nouveaux acteurs européens et français, comme ACC et Verkor, (jeune pousse industrielle grenobloise spécialisée dans les cellules de batteries électriques) veulent être au rendez vous de cette rupture technologique.
Etat des lieux :
L'année 2022, c'est 1,1 million de véhicules électriques vendues en Europe, dans ce contexte, la demande de batterie va s'accroitre d'année en année, pour arriver selon les projections des experts à 29 % des ventes en 2025 et 68% en 2030 , en rajoutant les hybrides qui comportent aussi des batteries, nous serions à 72% des ventes en 2025 et 99% en 2030, dans cette perspective la production de batterie aura besoin de 1 000 GWh voir 1 500 dans les cas les plus optimistes en 2030.les acteurs Européens répondraient à 25% de la demande sur le vieux continent.
Les français ACC et Verkor aux grandes ambitions comptent bien devenir leader du marché et ne plus dépendre de l'Asie.
Mais la France comme l'Europe devra s'en donner les moyens, aujourd'hui il faut compter près de 80 millions d’euros par GWh pour une gigafactory selon le directeur général d'ACC, une nouvelle ère industrielle coûte cher, les investisseurs devront y croire, notre souveraineté en dépend, dernièrement c'est 250 M€ de levée de fonds pour le centre d'innovation de Verkor à Grenoble et 1.5 Md€ dans le financement de son usine de Dunkerque.
Dans un 1er temps Verkor ambitionne la tranche de 16 GWh à Dunkerque pour 2025, la décision de monter à 50 GWh, comme le site le permet, n’est pas encore d'actualité.
Concernant ACC la fourniture des premières batteries est prévue fin 2023 au groupe Stellantis lui-même actionnaire avec Saft‑TotalEnergies et Mercedes‑Benz, les 120 GWh prévue en Europe à l'horizon 2030 sera en capacité de faire face aux demandes du marché.
La crainte de ces usines pour l'avenir pourrait bien être le coût de consommation électrique, avant la crise, l'énergie représentait 5% du coût de la batterie, mais combien sera le tarif dans les années à venir ? La rentabilité pourrait bien être menacée, l'implantation sur d'autres continents n'est pas à exclure, notamment aux états unis ou l’administration Biden oblige les opérateurs à produire dans le pays pour bénéficier des incitations fiscales.
ACC vise 50 dollars par KWh de batterie produit en 2030, scénario optimiste qui dépendra de l'énergie mais aussi des matières premières.
La Question des matières premières et du recyclage :
Le Nikel présente dans La chimie NMC (nickel, manganèse, cobalt) majoritaire à l'heure actuelle ne serait pas en quantité suffisante pour alimenter les gigafactories de la planète, il faudra donc chercher d'autres technologies qui puissent se passer de ce matériau comme la technologue LFP (lithium, fer, phosphate) qui devrait représentait 1/3 du marché à l'horizon 2030.moins cher à produire elle sera particulièrement adaptée aux véhicules électriques d'entrée de gamme.
L'autre enjeu sera aussi le recyclage des matériaux, ceux du rebut mais surtout en fin de vie, selon Christophe Mille, directeur technique et cofondateur de Verkor, il est possible de recycler
Plus de 80 % des matériaux constituant une batterie, Les matériaux des batteries en fin de vie sont la meilleure mine qui soit.
L'union Européenne planche d'ailleurs sur des objectifs, des seuils, des taux de matières à recycler, l’empreinte carbone sur tout le cycle de vie, véritable enjeu pour Bruxelles qui ne souhaite pas arrêter le pétrole pour produire des batteries avec du charbon.
L'innovation sera au cœur de cette transition , la densité énergétique ou le temps de charge constitueront des points cruciaux à améliorer, la batterie solide ( batterie qui utilise des électrodes solides et un électrolyte solide , au lieu des électrolytes liquides ou polymères) serait la prochaine rupture technologique annoncée pour les batteries , mais le travail sera encore long, il y encore beaucoup d'effet d'annonce sur cette technologie , loin d'être stabilisé, elle n'est pas au point et pourrait voir le jour qu'à l'horizon 2027/2028, Toyota qui possède le plus de brevet dessus est toujours en phase de test, le point critique de cette technologie est qu'elle n'atteint pas les 1500 cycles de recharge nécessaire pour une application crédible à l'automobile.
Nous le voyons la transition est en marche, les acteurs européens devront innover sans relâche face à des concurrents qui ont pour certains 20 ans d'existence, d'expérience et surtout d'investissement dans l'industrie de la batterie.