65 ANS le 6 octobre : joyeux anniversaire à la DS !

Présentation de la DS au Grand Palais

Le 6 octobre 1955 a marqué l'histoire. A lui seul, le lancement de la DS est un chapitre unique de l'industrie automobile.

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Les éloges sont multiples et unanimes. Ce jeudi 6 octobre, la DS a provoqué un séisme qui a agité le Grand Palais à l'ouverture du Salon de Paris. Déjà visionnaires, les équipes en charge du lancement avaient tout prévu, tout imaginé. La verrière éclairait exactement les contours des lignes sculptées par Flaminio Bertoni.

Mais cette incroyable présentation avait commencé deux jours plus tôt, lorsque Pierre Bercot et Antoine Brueder avaient eu l'audace de convier personnellement Paul Panhard, Jean-Pierre Peugeot et Pierre Dreyfus (Renault) à découvrir la DS en avant-première. Là, l'homme à l'écoute et le taiseux ont réussi leur entreprise : créer l'étonnement et l'envie chez leurs pairs.

Dans la presse, les retombées furent aussi extraordinaires. Dirigé par Pierre Lazareff, France Soir consacre la moitié de sa première page à l'attraction n°1 du salon : « Voici la bombe qui va éclater demain au Grand Palais, à l'ouverture du Salon de l'Auto ». Et la DS 19 s'affiche en photo avec Gina Lollobridgida au volant.

Les commentaires sont éloquents et ils s'avèreront exacts. La DS va démoder, d'un seul coup, toutes les voitures existantes et les rendre soudain désuètes. Belle, la DS est aussi « un petit joyau technologique : direction assistée, boîte de vitesses à commande hydraulique, freins à disque à l'avant, et surtout cette fameuse suspension hydropneumatique révolutionnaire (plus de ressorts ni d'amortisseurs), qui assure une tenue de route et confort intérieur jusque-là inégalés ».

Le 7 octobre, le président René Coty passe la majorité de sa visite du salon autour de la DS… Le Figaro raconte qu'il avait demandé expressément à avoir du temps pour la découvrir : « il fit deux fois le tour du stand en se mordillant le doigt, comme pour se garder du péché d'envie. » Quand on sait qu'il n'avait pas le permis de conduire !

Les forces de police qui accompagnaient le président de la République ont dû rester sur le stand pour canaliser la foule. Le premier jour, 12 000 commandes avaient été prises. Le Figaro raconte « Les postulants agitent en chœur des carnets de chèques et des liasses de billets de banque comme on agite des drapeaux ». Au terme du salon 80 000 DS avaient trouvé un acquéreur en déposant un acompte de 80 000 francs sur les 930 000 demandés pour posséder l'œuvre révolutionnaire. Un chapitre unique.